Le podcast GEM-K donne la parole à toute la diversité de la communauté kiné. Politique, pathologie, pratiques, spécialités, écologie… aucun thème n’est épargné. Nous avons donc souhaité rencontrer Matthieu, kinésithérapeute et hôte de ce podcast kiné.

Sommaire
1- Le parcours de Matthieu, kinésithérapeute
2- La naissance du podcast GEM-K
3- Les objectifs du podcast kiné
4- L’équilibre vie kiné / vie perso
5- Le partage de connaissances kiné à l’heure des réseaux sociaux

GEM-K Le podcast kiné

Matthieu, vous êtes d’abord kinésithérapeute : quel est votre parcours ?

Bonjour et merci beaucoup pour cette interview. 

Pour me présenter, je suis kinésithérapeute depuis maintenant 18 ans. Dès le début de mon activité, j’ai éprouvé le besoin de me former et me suis tourné assez rapidement vers l’ostéopathie qui représentait à l’époque une sorte de graal pour la pratique libérale. Parallèlement, j’ai eu la chance d’intervenir en tant que formateur assez rapidement dans le même domaine et me suis spécialisé dans le traitement des pathologies musculosquelettiques avec une appétence marquée pour les rachialgies et les douleurs d’épaule.

J’ai découvert un peu comme la plupart de nos collègues français·e l’EBP après 2010 et ai changé d’orientation pour me diriger vers la Thérapie Manuelle Orthopédique dans laquelle je me suis beaucoup formé pendant près de 10 ans, jusque obtenir la reconnaissance de Fellow par OMT-France en 2022. 

En 2009, à l’occasion d’une migration professionnelle, j’ai rencontré Baptiste Falin qui est maintenant mon associé et ami. Nous avons eu cette idée à l’époque devant les difficultés pour les collègues de se former d’amener la formation localement, et ce, afin de réduire les coûts et les difficultés logistiques. Dès 2009, j’ai commencé à animer mon cycle de thérapie manuelle sur 2 ans et c’est en 2012 que GEM-K a vu le jour pour monter en puissance petit à petit. 

Nous organisons depuis plus de 10 ans maintenant des formations pour les kinésithérapeutes (mais pas que), surtout dans le Centre Est mais avec quelques escapades plus lointaines (par exemple la Guadeloupe). Nous formons entre 700 à 900 participant·es par an autour d’une trentaine de formations aidés d’une super collaboratrice, Severine, pour gérer l’administratif et la qualité.

Aujourd’hui, j’ai une pratique libérale à Troyes 2 jours par semaines et le reste du temps, je donne des cours en formation initiale et continue ce qui m’occupe autour de 500 heures par an. Le temps restant, j’essaie de m’amuser et de partager, entre autre, autour du podcast.

Matthieu Loubière kinésithérapeute à Troyes

GEM-K c’est d’abord un organisme de formation. Comment vous est venue l’idée d’un podcast ?

En effet, alors, je ne me souviens plus exactement quand m’est venue l’idée mais je crois qu’au départ, c’était plus ou moins sur un coup de tête. Évidemment, comme n’importe quel organisme, nous souhaitions nous développer un peu plus et avions à l’époque un collègue, Guillaume Thierry, qui proposait des billets pour notre blog.

Je me suis dis que ce serait intéressant de l’enregistrer en audio pour faire gagner du temps aux collègues et, à l’occasion d’une formation commune avec Gilles Barette animée en binôme, j’ai eu l’idée de sortir mon micro et ai mis en boite ses impressions un peu sans savoir où ça allait me mener.

De fil en aiguille, le podcast s’est développé et j’ai doucement changer le format jusque arriver aujourd’hui à des épisodes de 30 minutes deux fois par mois.

Pourquoi ce format plutôt que l’écrit ? Je dirai qu’il me semble que dans cet exercice, je me sens mieux et plus aligné avec mon souhait : donner la parole à un confrère ou une consœur en prenant le temps de discuter, d’échanger et égoïstement, d’apprendre de mes invité·es.

C’est une sacrée chance de pouvoir partager avec ses pairs et si éventuellement, cela peut en inspirer d’autres, et bien je crois que c’est plutôt cool non. Et je pense que nous sommes dans les premiers à avoir proposé un podcast kiné, artisanal certes, mais podcast quand même 🙂

A qui est adressé ce podcast et quel rayonnement en 2022 ? Quels objectifs en 2023 ?

Ce podcast s’adresse principalement aux métiers de la rééducation, mais je crois que les thèmes abordés sont suffisamment larges pour intéresser d’autres personnes. J’essaie de varier sur les thématiques qui vont :

J’ai été très étonné de constater que sur l’année 2022, en cumulant notre chaîne youtube et notre podcast, nous avions atteint les 33000 écoutes pour une satisfaction maximale. C’est assez incroyable je trouve pour un petit podcast sans prétention. L’idée est de poursuivre en 2023 avec de nouveaux invités, je m’enrichis énormément de ces échanges et le public nous fait confiance, donc je ne peux que souhaiter que ça continue, d’autant que j’ai encore une dizaine de podcasts d’avance en tête.

Comment gérez-vous l’équilibre vie personnelle / vies pros ?

Je ne sais pas si mon organisation sera inspirante mais je suis comme tout le monde, je cours après le temps, et ce qui me sauve c’est que je me garde le mardi pour travailler à la maison. Cette journée me permet d’avancer sur les cours, de gérer la com de GEM-K, de répondre aux mails et aussi de programmer ces podcasts.

J’essaie comme n’importe qui de conserver une vraie barrière entre ma vie personnelle et professionnelle et parviens assez facilement à couper pour me concentrer sur l’essentiel à savoir mon cocon familial et mes amis.

Quant à la création de podcast, pour que vous puissiez vous rendre compte, pour une heure de podcast, j’ai besoin de 5 à 6 heures de production. Il faut notamment :

  • choisir les personnes invitées
  • trouver une thématique en accord avec elles
  • travailler le sujet et écrire les questions
  • enregistrer le podcast
  • le scinder et le monter
  • produire des infographies en rapport pour synthétiser les informations
  • et enfin partager sur de multiples plateformes

Ca fait du boulot mais ça me fait plaisir à chaque fois de le faire.

Matthieu Loubière MKDE à Troyes et hôte de GEM-K le podcast

Quel est votre avis sur la communication sur les réseaux sociaux par les kinésithérapeutes ?

Alors c’est amusant que vous posiez cette question car je pense avoir changer d’avis depuis quelques mois. J’ai toujours été très prudent avec les réseaux sociaux (RS), car je trouve qu’il y a une exacerbation voir une hystérisation des débats, l’attaque personnelle étant souvent plus simple voire légion.

Toutefois, nous avons toutes et tous pu constater que certain·es collègues influenceurs ou influenceuses avaient un bras de levier énorme pour vulgariser et changer l’image de la kinésithérapie, voir distiller des informations vertueuses pour la population générale. Nous avons longtemps réfléchis sur la place des RS pour GEM-K et des codes de communication associés. Il est évident que nous avons intérêt à être présents, comme n’importe quelle entreprise par ailleurs. Nous essayons de le faire de façon alignée avec nos valeurs en cherchant à partager du contenu qualitatif sur nos chaînes Instagram et Facebook.

Il y a maintenant quelques mois, j’ai décidé de me lancer moi-même sur les réseaux car j’ai compris que cela devenait indispensable, d’une part pour continuer d’enseigner (et j’adore ça) mais aussi car, que je le veuille ou non, nous vivons maintenant dans une société où les RS sont présents. Par contre, je fais bien la différence entre un podcast, un article scientifique et une vidéo Insta. Ces trois médias ne répondant pas aux mêmes exigences et aux mêmes buts et je dois dire que j’apprécie beaucoup ces trois formats.

Avec le podcast, on a le temps de traiter en profondeur les sujets et mettre de la nuance.

L’article scientifique nécessite un don de soi et un travail personnel fort permettant de creuser un maximum un sujet

Quant aux posts sur les réseaux sociaux, ils s’adressent au plus grand nombre et permettent (un peu) de s’affranchir des justifications extrêmes.

Je trouve mon équilibre comme ça en gardant à l’esprit ces trois modes d’expression. Les dangers et les opportunités des réseaux sont donc tout aussi grands je crois, notamment dans le discernement des spectateurs et spectatrices qui, parfois je trouve, ont du mal à faire la part des choses entre vulgarisations et recherche, création de contenu et création de connaissances. Nous avons besoin des deux, mais sans en oublier les contours et les limites et en essayant d’être le plus bienveillant possible.


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