Ardemment réclamée par le gouvernement, accélérée par la crise sanitaire, la numérisation de la santé est en marche. La kinésithérapie numérique n’est pas en reste avec le déploiement de plateformes et d’outils digitaux inventifs. L’objectif est d’améliorer le parcours de santé et la qualité des soins. Mais cette révolution n’est pas sans soulever des interrogations comme celles de la protection des données médicales ou de la fracture numérique.

Kiné numérique

Sommaire
1- Des kinés connectés
2- Des patients et des écrans
3- De l’éthique au temps du numérique

Des kinés connectés

Des outils numériques pour le kiné

On ne compte plus les logiciels et plateformes qui facilitent la vie du kiné libéral. Comptabilité, télé-secrétariat, fichier clients, prise de rendez-vous, remplacement, télé-soin… Les outils numériques se multiplient et réinventent la gestion du cabinet.

Les patients bénéficient également de cette numérisation avec une amélioration du parcours de santé. Pour preuve, la récente e-CPS, outil numérique d’authentification du professionnel de santé pratique, rapide et sécurisé, qui se déploie en complément de la CPS. Plus besoin d’un ordinateur avec lecteur de carte ; le kinésithérapeute télécharge l’appli e-CPS sur son smartphone et consulte ses services et le dossier de son patient au chevet de ce dernier.

Des étudiants très sérieux

Le numérique s’invite bien sûr dans les études des kinés, que ce soit en formation initiale ou continue. La crise sanitaire a accéléré le processus d’enseignement à distance, parfois au détriment du lien social pour les jeunes étudiants. Mais cette génération, biberonnée au digital, devrait plébisciter une nouvelle forme d’enseignement : les serious games. Ces « jeux sérieux » empruntent à l’univers et aux codes des jeux vidéo pour dispenser des connaissances ou mettre les étudiants en situation. Un outil pédagogique qui doit cependant être intégré dans l’apprentissage global et répondre à des objectifs précis.

Des patients et des écrans

L’arrivée du numérique en physiothérapie a incontestablement rendu la pratique plus fun !

Au cabinet : place à la réalité virtuelle

De nouveaux outils ultra-performants comme Kiné Quantum s’invitent dans les cabinets, ringardisant les bons vieux haltères. La réalité virtuelle en est un. Muni de son casque, le patient se promène dans la jungle, joue au ping-pong ou tire à l’arc… Bref, il se rééduque tout en s’amusant. Et l’ordinateur analyse ses progrès. Une innovation bluffante, mais qui représente un investissement.

Kiné VR

A la maison : l’accompagnement avec la télé-réhabilitation

Encore au stade expérimental, la télé-réhabilitation est une solution numérique et personnalisée pour suivre l’état de santé d’un patient. Elle permettra, par exemple, d’assurer au domicile et à distance le bon suivi d’un programme d’activité physique mis en place lors d’une hospitalisation.

Des applications telles qu’Axomove permettent aussi de proposer des exercices sur-mesure pour un suivi des patients en continu.

Applis et objets connectés : vers une kinésithérapie numérique sans kinés ?

Envers de la médaille, on trouve désormais dans le commerce des applis et des objets connectés qui se passent de prescription médicale… et des kinés. Des sondes de rééducation périnéale connectée au smartphone de l’utilisatrice sont en vente libre sur des sites marchands, des applis téléchargeables en un clic utilisent l’intelligence artificielle pour faire le bilan de douleurs dorsales et proposer des exercices adaptés en vidéo… La profession médicale la plus tactile risque-t-elle de perdre la main sur ses patients ? Sans parler de l’efficacité, voire de la nocivité, de ces pratiques non supervisées par un professionnel.

Kinésithérapie digitale

De l’éthique au temps du numérique

L’avènement programmé de la kinésithérapie numérique, et de la santé numérique de façon plus générale, ne sont pas sans poser de nombreux questionnements.

Le traitement des données médicales en est un : Comment sécuriser efficacement les datas ? Comment vont être utilisées toutes ces données numériques déposées d’eux même par les patients sur les applis et qui s’envolent vers les clouds des GAFAs ?

Quid de l’indépendance des professionnels de santé face aux vendeurs de logiciels ou d’objets connectés ?

Quid de la fracture numérique qui risque d’engendrer une kinésithérapie à 2 vitesses, pénalisant les patients peu ou pas connectés, car âgés ou précaires ?

Pour le physiothérapeute, l’ère numérique peut aussi être synonyme d’avis négatifs, voire de lynchage, sur les réseaux sociaux. Le kiné numérique devra-t-il embaucher un coach en e-réputation ? Peut-être qu’une appli fera l’affaire !

La numérisation de la kinésithérapie est en route et elle révolutionne l’accompagnement du patient. Mais, comme l’a rappelé Jean-François Dumas, secrétaire général de l’Ordre, le 22 mars 2022 dans le cadre d’une conférence « Kinésithérapie et numérique » en relation avec la PFUE (Présidence Française de l’Union Européenne), cette révolution devra se faire en conservant l’humain au centre du dispositif.

Kiésithérapie consultation en ligne

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