Magalie est kinésithérapeute à Montpellier et a clos récemment sa carrière sportive internationale en BMX. Elle nous partage son retour d’expérience sur le parcours d’études Kiné Sport et l’équilibre entre ses deux vocations.

Sommaire
1- Études Kiné Sport
2- Carrières sportives et kinésithérapie
3- Préparer son avenir de kinésithérapeute

Études Kiné Sport

Magalie commence le BMX à 6 ans, rejoignant la passion familiale qui lui fait parcourir le monde au gré des championnats. Après un BAC Economique et Social, alors qu’elle au Pôle France Élite de BMX d’Aix-en-Provence, elle décide de s’orienter vers l’exercice de la kinésithérapie.

La Fédération de Cyclisme et le Creps d’Aix En Provence lui propose donc de l’aider à monter un dossier pour rejoindre l’IFMK de Marseille, qui propose 2 places pour des athlètes de haut niveau.

Attendant que le résultat tombe, elle démarre une première année de licence STAPS. Son engagement dans sa pratique sportive ne peut être remis en cause grâce à un beau palmarès : notamment Championne du Monde Junior et plusieurs victoires de Championne de France et d’Europe. La discipline de BMX est aussi entrée aux Jeux Olympiques en 2008.

Toujours est-il qu’en 2009, son dossier est validé et l’IFMK de Marseille l’accueille à bras ouverts.

Si chaque école qui intègre des sportifs de haut niveau a sa propre façon de faire, à Marseille, l’aménagement des horaires est très personnalisé. Si un dédoublement de l’année est nécessaire, l’année supplémentaire est par exemple à moitié prix. Un avantage non négligeable pour permettre aux jeunes sportifs de mener leur carrière sportive souvent très peu rémunérée et intense, tout en suivant des études de kinésithérapie autour de 3000-4000 euros l’année.

Ayant un parcours sportif également, le directeur de l’établissement accompagne et rassure immédiatement Magalie sur sa montée en compétence.

Au lieu des 6 ans prévus pour compléter les études (traditionnellement en 3 ans pour les étudiants non sportifs à ce moment-là), elle les a complétés en 8ans vu son implication internationale :

  • Remplaçante aux JO en 2008
  • Finaliste aux JO en 2012
  • Championne du Monde en 2012

Mener ces projets de compétition de 4ans nécessite de gros investissements personnels. Il est donc nécessaire de choisir ses priorités : 2 années avant les JO, Magalie priorisait ainsi les Jeux et les 2ans suivants les JO elle priorisait les études.

Pour les étudiants souhaitant développer leur carrière sportive, l’école de kinésithérapie apporte un équilibre intellectuel et social favorable à la récupération et rassurant pour l’avenir professionnel. Quand on a les deux aspects à gérer en même temps, on passe ainsi de phases de très haute intensité à certaines périodes plus calmes. L’investissement dans les cours est plus simple en hiver quand on fait du BMX par exemple ! Il faut donc trouver l’équilibre et faire des choix pragmatiques.

Au bout de 8 ans d’études, en 2017, Magalie a complété avec plaisir son cycle d’études. Elle s’est toujours sentie intégrée aux groupes d’élèves, qui étaient curieux de son parcours et l’aidaient volontiers pour les études.

Magalie Pottier aux jeux Olympiques de Londres 2012. AFP PHOTO / ODD ANDERSEN

Carrières sportives et kinésithérapie

Après avoir manqué les sélections aux Jeux Olympiques de Rio, Magalie décide de mettre fin à sa carrière sportive BMX race et fait des remplacements en tant que kinésithérapeute libérale.

Le BMX freestyle devient alors une nouvelle catégorie des JO. Grâce à son expérience sportive et passionnée par la discipline, elle décide de rejoindre l’aventure lorsqu’on lui en propose l’opportunité. 

Elle va alors devoir mener sa carrière de kiné en plus de cette nouvelle carrière sportive, dans laquelle elle ne doit plus être la plus rapide sur la piste mais doit convaincre un jury subjectif.

A partir de 2019 elle ajoute également une activité kiné au CREPS de Montpellier, en fonction du planning des athlètes et de ses propres compétitions, où elle s’occupe de sportives de la natation, d’athlétisme et de breakdance. Sur le terrain, elle est déjà intervenue avec les Equipes de France du BMX Freestyle Park relève et du Trial pour des stages ou des compétitions internationales

Si son expérience de kinésithérapeute est alors plutôt courte, elle accède à une belle diversité d’événements grâce à son parcours sportif, jusqu’à des championnats du monde.

Ressentant le besoin de rentrer pleinement dans la vie active de kinésithérapeute après 16 ans de carrière de sportive de haut niveau, elle s’arrête finalement en 2021 pour se concentrer à 100% à la kiné en tant que collaboratrice libéral dans un centre paramédical avec un dentiste, des infirmières et une psychologue. Pour l’instant elle ne se spécialise pas en kiné du sport, même si elle a des formations dédiées (notamment Kiné Sport Expert, qu’elle développe car le sport reste une passion).

Elle continue également son activité au CREPS pour des prestations spécifiques. En 2021, elle obtient un diplôme pour faire de l’encadrement en BMX, ce qui lui permettra de continuer à transmettre sa passion dans sa discipline de prédilection lorsqu’elle aura atteint ses objectifs en tant que kinésithérapeutes.

L’activité libérale offre aujourd’hui à Magalie une liberté bienvenue pour pouvoir découvrir tous les modes d’exercice qu’elle le souhaite et suivre les opportunités et les envies en fonction des contacts humains. Les patients le ressentent, et il est donc essentiel pour eux comme pour elle de travailler dans une bonne ambiance. Préserver son planning reste clé : un patient par demie-heure en cabinet, avec des heures au CREPS le mercredi et le vendredi. Et cela laisse aussi la possibilité de s’adapter en fonction de la demande de la patientèle (pendant les vacances c’est en principe moins chargé !).

Encore une fois, il faut trouver le bon équilibre personnel pour être bien dans son métier mais aussi financièrement.

cabinet mk

Préparer son avenir de kinésithérapeute

La retraite sportive est toujours une situation particulière lorsqu’on a un grand parcours international. Il faut préparer cet événement pour s’épanouir pleinement dans ce que l’on fait en compétition. Avoir un diplôme ou une formation dans lequel on pourra développer de futures compétences et relations est essentiel.

Côté social et développement personnel, c’est également important : après avoir vécu des émotions très fortes pendant les événements sportifs, on redescend vite sur terre lors de stages en hôpital par exemple. Dans la kinésithérapie comme dans le sport, les moments de vie sont variés, très forts et sont une grande source d’apprentissage.

« Préparer sa fin de carrière sportive, un moment délicat, et essentiel »

Magalie Pottier, kinésithérapeute et championne de BMX

Magalie partage donc avec plaisir son expérience et ne regrette pas d’avoir mis un terme à sa carrière d’athlète après un parcours extrêmement dense.

Chaque confrère a sa propre façon de faire, garantie par la liberté d’exercice, et les différentes possibilités d’exercice offrent aux (futurs) kinésithérapeutes de nombreux choix : en clinique ou en libéral, se concentrer sur la kiné respiratoire, la pédiatrie, la gériatrie, la cardiologie, la neurologie, la vestibulaire ou se tourner vers les sportifs…

Il y a de nombreux domaines que l’on découvre en IFMK et les multiples manières d’exercer sont un vrai atout pour la profession. Dans une journée type, Magalie peut voir des patients à domicile, au CREPS, au cabinet. Elle peut avoir des enfants, des ados, des adultes ou des personnes âgées. Et alterner les endroits et les ambiances de travail lui convient bien ! De plus, grâce à l’association Sport SF, elle se perfectionne également dans la prévention des spécificités féminines chez la sportive, au côté d’experts comme Isabelle Reynaud (Kinésithérapeute) et Pierre Mares (gynécologue).

Un autre avantage de l’exercice de la kinésithérapie est de pouvoir se former en continu, ce qui est très appréciable. À la manière du sportif qui est acteur ou actrice de ses choix de formations pour performer. On ne reste pas sur ses acquis et il faut continuer d’avancer. Cela permet de faire évoluer son exercice et de délivrer des prises en charges plus poussées à ses patients par la suite tout en nourrissant sa soif de savoir.

Magalie Pottier kinésithérapeute

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Catégories : Kinés en Or

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